L’amazonie, c’est la plus grande forêt du monde, c’est pas une surprise. On la trouve au Brésil, en Colombie, en Bolivie, au Pérou et aussi en Equateur. C’est ici que j’ai décidé d’aller y faire un tour. Je me suis donc rendue au petit village de Misahualli, à côté de Puyo, qui se situe au portes de la foret amazonienne.
Le village en lui même est plutôt mignon. Ce qui fait son charme c’est sa petite place centrale (en cours de rénovation lors de mon passage), ou l’on trouve plein de petits singes en liberté. Ca fait l’attraction de la ville. Il y a aussi un pont qui enjambe la rivière Napo qui s’engouffre dans la foret et une plage donnant sur la rivière. Parfait pour se détendre un peu…
Une fois arrivée, j’ai réservé dans une agence tenue par une française, un tour de 2 jours et une nuit dans la foret amazonienne. Etant toute seule et cherchant au dernier moment, c’était pas évident de trouver un tour ! Soit il n’y avait rien de dispo, soit c’était très cher. Mais j’ai réussi à me greffer à un groupe déjà partis la veille. Au programme, une journée de marche dans la foret puis une nuit et une journée dans une communauté de femmes… ça s’annonce pas mal !
1er jour
Départ 7h à bord d’une pirogue (à moteur…) le long du fleuve Napo pour s’enfoncer dans la forêt. 40 minutes plus tard, je rejoins un groupe de français et nous voila partis pour une marche de 5h à travers la forêt, chaussés de nos bottes en plastique. On commence par la forêt primaire, c’est à dire la plus intense. Les arbres sont plus grands et plus imposants, la masse de flore est plus importante… Bref, y’a de la végétation ! Et je comprends vite pourquoi on a des bottes… comme il plu la veille, y’a de la boue partout ! Et puis ça évite aussi aux vilaines bêtes de s’infiltrer dans les chaussures !
Pêle-mêle, voici ce qu’on a vu:
- Des arbres mouvants, c’est à dire que les racines ne sont pas ancrées dans le sol, les racines extérieures poussent tandis que celles du milieu meurent. L’arbre peut ainsi se déplacer d’une cinquantaine de centimètres par an!
- Des arbres géants ! En largeur et en hauteur… c’est impressionnant !
- Des nids de fourmis par milliers
- Des fourmis comestibles, qui ont un petit gout acide (testé et approuvé), qui vivent DANS la tige d’une plante
- Un remède contre le rhume à base d’écorce d’arbre et d’eau
- Un serpent, minuscule mais dangereux
- Une cascade
- Des araignées de toutes les tailles mais surtout des assez vilaines
- De la sève d’arbre qui ressemble à du sang (Sangre de ____) et lorsqu’on l’étale sur la peau, ça se transforme en une espèce de crème et c’est très efficace pour lutter contre les démangeaisons de piqure, les rides et autres problèmes de peau
La deuxième partie de la marche s’est ensuite faite dans la forêt secondaire. On voit clairement la différence. C’est plus aéré, la végétation est plus basse, il y a plus d’herbe. On s’y est arrêté pour déjeuner dans une communauté qui vit dans la jungle. Au menu wraps aux légumes, jambon et thon, le tout servi sur des immenses feuilles de bananiers. On s’arrêtera un peu plus tard chez des habitants de la jungle pour boire la chicha de yucca. C’est la boisson de base des equatoriens. Faite à base de yucca (une racine qui pousse sous terre et qui ressemble à une grosse patate), elle peux être sans ou avec (jusqu’à 100%) alcool en fonction du temps de fermentation. Bon, celle qu’on a gouté n’était pas alcoolisée et c’est assez particulier mais c’est un manque de respect de refuser lorsqu’on vous propose d’en boire. Pour la petite anecdote, la chicha était initialement fabriquée par les anciennes femmes du village qui mastiquait la yucca avant de la mettre dans un récipient pour la faire fermenter avec les sucs de leur salive… Yummy! La méthode moderne consiste à utiliser un pilon… J’espère avoir gouté à la façon moderne !
Après une bonne journée de marche, retour en pirogue a la communauté Shiripuno, près du village de Mishaualli ou je dine avec une des femmes de la communauté et 2 argentines avant d’aller me coucher dans mon bungalow.
2e jour
La pluie est de la partie ! Mais ça ne nous empêche pas d’avoir un programme pour la journée assez chargé:
- Fabrication de bracelets avec des perles naturelles (graines particulièrement)
- Découverte des plantations de yucca, de cacao et de bananes
- Comment fabriquer un verre avec une graine (grosse la graine)
- Comment tresser une couronne en fibres d’arbre
- Peinture naturelle issue d’une graine d’arbre
- Tir à la sarbacane (j’ai ai mis une dans le mille!)
- Ratissage de la rivière pour trouver de l’or (on en a trouvé environ 0,01g !!!)
- Fabrication de chocolat depuis les graines de cacao. C’est un peu amer quand même
Bref, une journée passée en compagnie des femmes de la communauté qui m’a permis de découvrir leur culture, leurs traditions et leur façon de vivre, sans être dépendantes des hommes! Une super journée….
Que vous y allez en Equateur ou dans un autre pays ou elle passe, ne manquez surtout pas de faire un tour en forêt amazonienne ! C’est un lieu très impressionnant. On a du mal à se dire qu’en y rentrant en Equateur, on peux y sortir au Brésil (enfin y’a peu de chances que ça arrive en vrai…) et que des centaines de communautés y vivent, complètement recluses et isolées de la société moderne…
Infos pratiques
– Pour arriver à Misahualli: bus Baños – Tena ( 2h – 4$/3,5€) puis Tena – Mishaualli (1h – 0,6$/0,5€)
– Tour 2 jours/1 nuit: 100$/88€ incluant les transferts et les repas
– Logement Misahualli: Albergue español, à quelques pas de la place centrale. Chambre privée avec salle de bain donnant sur une terrasse spacieuse: 15$/13€